De nos jours, l’aide financière est aussi essentielle à la plupart des étudiants d’universités canadiennes que les plans de repas et les manuels scolaires, mais cela n’a pas toujours été le cas. Voici comment les bourses d’études sont devenues une partie si importante de l’enseignement supérieur.
Bien qu’il soit difficile de le savoir avec certitude, on estime que la première bourse scolaire a été accordée à l’université Harvard en 1643. Créée par Lady Ann Mowlson, une noble dame anglaise, la bourse était destinée à « l’entretien d’un pauvre étudiant qui sera admis... à Harvard. » L’expérience universitaire a beaucoup changé depuis les jours de Lady Mowlson et en ce qui concerne les bourses d’études. Bien qu’il existe toujours plusieurs formes d’aide financière dans le but d’aider les étudiants défavorisés, les bourses font maintenant partie du processus d’admission des étudiants issus de milieux très variés.
Du 17e siècle jusqu’au début des années 1900, les universités se sont multipliées à travers le monde et ont suivi l’exemple de Harvard en offrant de l’aide financière aux étudiants dans le besoin. Le prochain événement important dans l’histoire des bourses provient toutefois de l’industriel britannique Cecil Rhodes en 1902 et s’avère sensiblement différent. Après sa mort, ce qui pourrait être la première bourse d’études dévouée aux études internationales, la célèbre bourse Rhodes, a été créée. Initialement destiné aux étudiants de l’Empire britannique et des États-Unis selon le mérite scolaire, l’esprit sportif et la « force morale de caractère », le programme offrait aux étudiants à travers le monde des études complètes à l’Université Oxford en Angleterre. Incroyablement, la bourse Rhodes continue à offrir ces occasions plus d’un siècle plus tard et est maintenant ouverte aux étudiants de tous les pays du monde.
Au Canada, l’histoire des bourses d’études a fait un grand pas en avant avec la fondation du programme national d’aide financière qui offrait du financement fédéral aux provinces pour augmenter les inscriptions aux universités. Ce type de financement a pris la forme de bourses d’études en tenant compte du besoin et du mérite. Au fur et à mesure que le nombre d’universités canadiennes augmentait dans les années 1960 et 1970, le nombre d’étudiants universitaires suivait la tendance - ainsi que leur besoin d’aide financière. Bien que l’approche du gouvernement se soit tournée vers les prêts étudiants à rembourser, au grand regret des étudiants du monde, les bourses scolaires et les subventions sont demeurées disponibles chez les écoles en tant que telles.
En 1998, le gouvernement fédéral a créé la Fondation canadienne des bourses d’études du millénaire, un fonds de 2,5 milliards de dollars dévoué aux bourses d’études pour des étudiants dans l’ensemble du pays. En 2010, 325 millions de dollars avaient été distribués par année aux étudiants en fonction des besoins et du mérite. En partie en raison du résultat de cet effort, en 2007 et 2008, le montant d’aide basée sur les besoins des étudiants sous forme de bourses d’études avait atteint 34 %, soit un nouveau record.
De nos jours, bien que plus de bourses d’études sont accordées que dans le passé, l’augmentation du coût de l’enseignement supérieur signifie que les étudiants terminent leurs études avec des dettes plus élevées que jamais. Selon Macleans, une étude menée en 2015 par le Consortium canadien de recherche sur les études universitaires indiquait que plus de 50 pour cent des étudiants avaient une dette à l’époque et que 29 % d’entre eux avaient une dette de 20 000 $ ou plus. Pour les étudiants en Alberta toutefois, ce chiffre est beaucoup plus bas grâce au gel des frais de scolarité et au montant de 97 millions de dollars accordé en bourses d’études et en prix aux étudiants de la province chaque année.
Bien que les gouvernements fédéraux et provinciaux offrent plusieurs prix chaque année, plusieurs bourses suivent encore la même forme que la toute première dans les années 1600 : un don d’un particulier à l’université de son choix.
Jeremy Freed est un auteur et rédacteur en chef indépendant basé à Toronto. Ses articles sur la mode, les voyages, la cuisine et le stylisme ont été publiés dans de nombreuses revues, notamment Sharp, Harry et re:Porter.