Ajoutez à cela les exemptions de taxes, les péages gratuits et une électricité propre et locale, il est facile de comprendre pourquoi plus de 90 % des nouvelles voitures vendues là-bas sont électriques.
Au Québec, je conduis une voiture 100 % électrique depuis 2014; ma première avait une toute petite autonomie de 130 km, ma seconde beaucoup plus performante me permet de faire 500 km sans me recharger. Parmi les questions qui reviennent le plus souvent : combien ça te coûte de plus en électricité par mois? La vérité : je n’ai jamais vu de différence et nous avons maintenant deux voitures électriques à la maison!
Est-ce que le fait que je ne mette pas mes vêtements à la sécheuse et que je n’utilise presque jamais mon four (les deux seules autres utilisations du 220 v dans ma maison à part le chauffage) fait une différence? Probablement, mais je suis loin d’être une experte de l’hydro-électricité : tout ce que je connais sur le sujet vient du spectacle « J’aime hydro » de Christine Beaulieu. Un excellent spectacle. Oui je me renseigne au théâtre, jugez-moi!
Plusieurs petites centrales hydro-électriques en Norvège
J’étais donc assez curieuse de visiter une des nombreuses petites centrales hydro-électriques de Norvège. Je quitte donc la côte sud du pays pour entrer dans les terres, ou devrais-je dire « dans les roches », en direction de la petite ville de Fennefoss.
En Norvège, ce n’est pas parce qu’on quitte le bord de la mer qu’on quitte l’eau; il y a des fjords, des lacs et des rivières partout. Les possibilités de produire de l’hydro-électricité sont donc nombreuses, mais comme le bonheur des gens et le respect de la nature sont plus importants que l’argent (je vous jure que ça existe même si en Amérique c’est difficile à croire), au lieu de ne construire que de grosses centrales dans des endroits stratégiques, on construit de petites centrales qui alimentent chaque ville ou regroupement de villages.
À la question « Est-ce que l’électrification des transports va siphonner notre électricité? » Pas selon le modèle norvégien du moins!
Chaque petite centrale (ou moyenne ou grosse) fournit son territoire, mais elles sont aussi organisées pour qu’en cas de panne ou de réparation majeure nécessitant un arrêt de production temporaire, la centrale voisine puisse combler la production sans problème.
À l’autre question « Des petites centrales partout, est-ce que c’est bruyant et laid? » Je ne peux pas parler pour l’ensemble du territoire, mais celle que j’ai vue, il fallait le savoir pour la trouver. D’ailleurs en cherchant la centrale avec le GPS on s’est arrêté à une maison de l’autre côté de la cascade de la rivière Otra pour demander de l’information, on a été accueilli par un homme visiblement à bout de se faire déranger par les touristes en escapade routière. Alors, on est parti et on a dû attendre notre contact en bord de route, car on n’aurait jamais trouvé la centrale par nous-mêmes, étant donné que tout se passe en dessous de la terre. Seulement un petit édifice en pierre sur le bord de la rivière donne accès aux turbines bruyantes qu’on n’entend pas du tout de l’extérieur. En plus la centrale est construite sur l’ancien site d’une mine, donc ils ont tout reboisé, aménagé une plage et des sentiers de randonnées, ce qui a amélioré de beaucoup la qualité de vie des gens de la région.
J’ai eu la chance de faire un tour à l’intérieur de la centrale de Fennefoss, et pour tout voir ça, regardez ma chronique à l’émission L’Académie du Guide de l’auto.