Oui… et non! Je vous dirais que certains manufacturiers, comme VW, ne vendent que des VE, et que moins de 10 % des Norvégiens achètent des voitures à essence. Mais, celles-ci sont vraiment très chères.
Si un jour, on m’avait dit que j’écrirais un article portant sur la vente automobile, moi, la fille qui a eu trois voitures dans sa vie, j’aurais beaucoup ri. Sauf que le monde change vite et pas toujours pour le mieux. Mais ici, oui! Si vous suivez mes chroniques dans le journal et à l’émission L’Académie du Guide de l’auto, vous savez que depuis le début de mon escapade routière en Norvège, je constate que le virage vert en transport est vraiment fait.
Partout où vous allez, les voitures sont 100 % électriques et tout se passe bien. Il faut dire qu’ils ont commencé bien avant nous. Donc, les voitures, les batteries, les stations de recharge, leur puissance, leur vitesse et tout le tralala sont au point. (Chez nous, c’est aussi en train d’arriver; je le constate à chacun de mes voyages au Québec et je vous en parle dans un prochain texte!)
Les voitures électriques sont tellement la norme, que lorsqu’une voiture à essence arrive, elle se fait remarquer. L’équipe de tournage et moi avions rendez-vous devant un café pour notre départ, quand une voiture à essence s’est stationnée près de nous. On était à Oslo depuis deux jours et c’était la première voiture à essence que nous croisions! Quand toutes les voitures sont silencieuses et sans odeur, on remarque rapidement un moteur; chose qui en Norvège est devenue rare. Cette voiture à essence, vraiment pas neuve, était celle d’un livreur qui est vite allé porter son colis pour repartir. Ça m’a fait réfléchir sur les perceptions et le temps qui passe. Au Québec, la voiture électrique ou la voiture à essence est un choix; deux façons de voir les transports. L’une est plus chère à l’achat et l’autre plus chère à l’utilisation, et le choix se fait selon le style de vie et le budget. En Norvège, ou devrais-je dire dans le futur, la voiture à essence est une image du passé, et elle fait presque un peu pitié. J’imagine que c’était la même chose quand les voitures à essence sont devenues la norme : ceux qui continuaient d’atteler la jument pour tirer la calèche avaient l’air de ne pas suivre la « modernité ».
Je me suis alors demandée si les gens ne voulaient plus acheter de voitures à essence ou si les concessionnaires n’en vendaient plus. L’œuf ou la poule du transport électrique! Alors, je suis allée directement chez Volkswagen poser mes questions à un représentant! J’ai appris que depuis le 1er janvier 2024, tous les concessionnaires Volkswagen ont arrêté de vendre des voitures à essence. Un choix de compagnie basé sur le désir de faire partie de la solution environnementale, mais aussi sur la demande des clients. Ils auraient pu attendre, mais ils ont préféré s’adapter rapidement. Je n’ose pas imaginer la réaction des gens au Québec si ça arrivait maintenant! Les voitures à essence deviendraient comme du papier de toilette pendant la pandémie!
J’ai demandé au représentant si ça avait été la folie de vente de voitures à essence en décembre 2023 comme je m’imaginais, mais non, les Norvégiens étaient prêt, il faut croire!
Sauf que le changement ne s’arrête pas à la vente, et c’est là que vous réaliserez à quel point je ne suis pas une fille de voitures (j’ai eu une seule voiture à essence, je l’ai achetée neuve et je l’ai gardée deux ans avant de passer à l’électrique en 2014).
Un concessionnaire fait des sous à la vente d’un véhicule, mais aussi avec l’entretien. Comme il y a beaucoup moins d’entretien à faire sur une voiture électrique (pas de moteur, pas d’huile, pas de gogosse-machin dont j’ignore le nom et la fonction), les compagnies devront s’adapter. Les garages seront transformés, plus propres et plus sains pour les travailleurs, mais il y a beaucoup moins d’argent à faire. Et là, même si je ne connais rien aux moteurs, je connais quand même le monde des affaires et je sais de sources sûres qu’une compagnie veut faire de l’argent! (Brillante hein?)
Le plan chez Volkswagen en Norvège, c’est d’offrir plus de gadgets; et pas des gadgets plates! Ils développent des cages et filets pour le transport des chiens, des systèmes de glacière faits pour chaque voiture, des rangements de toits, supports à vélo, etc. Des boutiques se trouvent à l’intérieur même des concessionnaires de voitures pour diversifier les ventes et combler la disparition des changements d’huile. Oui, ils sont rendus là!